1 mois au Sénégal - 1er retour

Cet article a pour but de vous dresser un rapide tableau de mon séjour sénégalais, d’autres articles sur ce que j’ai pu observer et découvrir là-bas suivront.

 

Je souhaitais partir en Afrique (subsaharienne) pour expérimenter un (supposé) autre rapport au temps, un autre mode de vie, dans une culture que je ne connaissais pas.

 

J’avais choisi le Sénégal sur les conseils d’un ami sénégalais, notamment pour la stabilité du pays et la francophonie.

                       

Je suis donc parti 1 mois sur place, équipé de mon sac à dos et de mon tapis de sol, avec l’idée de vivre comme les habitants, hors des sentiers battus des circuits touristiques.

 

 "Le contraste "

 

On a beau s’y préparer, à l’arrivée le contraste avec le monde occidental, quitté quelques heures plus tôt, est saisissant même à Dakar. L’agitation, le bruit, les odeurs, le sable, les déchets qui jonchent le sol, les moutons dans les rues de certains quartiers, vous pouvez oublier ce que vous pensez connaitre du fonctionnement et de l’organisation d’une ville. Dans la capitale la modernité de certains panneaux d’affichage côtoie la vétusté de nombreuses habitations qui paraissent en travaux depuis bien trop longtemps.

 

Je quitterais rapidement Dakar pour me rendre à l’école élémentaire du village de Ngabou, dans la brousse à 30km de Touba (2eme ville du pays en termes de population). Je fus accueilli par un enseignant avec qui j’étais en contact avant mon départ.

 

 

Je passerais 2 semaines et demie sur place, en cohabitation la plus totale avec un autre enseignant de l’école dans ce qui était considéré comme le logement de l’école. C’était une chambre d’environ 10 m² équipée de l’électricité, d’une sorte de matelas au sol sur lequel nous dormions à 2 et d’une bouteille de gaz pour faire chauffer le thé, véritable institution dans le pays (cf.photo). L’eau était récupérée au puits de l’école équipé d’une pompe électrique.

 

Sur place j’ai donné quelques cours à la classe de CE1 et fait du soutien scolaire pour les classes de CM1/CM2. Le temps restant je l’ai passé dans le village à la rencontre de ses habitants, au dispensaire et sur les pistes autour du village.

 

Le reste de mon séjour au Sénégal je l’ai passé dans des familles (avec qui j’avais été mis en relation par des enseignants de l’école de Ngabou), bien souvent accueilli royalement,  à différents endroits du pays (Dahra, Foundiougne) expérimentant la vie dans les villages Sérères cultivant le mil et l’arachide, mais aussi celle des Peuls avec leurs troupeaux (vaches, moutons) qui sont encore nomades et ceux qui sont à présent sédentaires. J’ai passé la fin de mon séjour à Rufisque, sur la côte proche de Dakar, où j’ai pu faire une sortie en mer avec des pêcheurs sur leurs pirogues artisanales.

 

"Endurer le temps"

 

Là-bas, avant de penser au rapport au temps, c’est avant tout le climat (~40°C dans l’après midi – exceptionnellement chaud pour cette période de l’année), l’environnement austère de la brousse, l’eau du puits, les moustiques (surtout pour le paludisme), qu’il faut apprivoiser. Aux heures les plus chaudes vous êtes comme « écrasé », vous endurez le temps plus que vous ne le vivez, il faut alors s’adapter, fonctionner différemment pour trouver un équilibre avec les conditions qui vous sont proposées.

 

Ajoutez à cela la barrière de la culture et de la langue (en dehors de Dakar la population parle moins français), l’importante différence de richesses, c’est un exercice de funambule permanent pour essayer de se fondre dans cet univers. Je cherchais l’inconfort, je l’ai rapidement et durablement trouvé sur place !

 

 

 


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Commentaires: 2
  • #1

    Alain P (vendredi, 04 janvier 2019 23:54)

    La perception psychologique du temps est donc liée à la perception matérielle de l'environnement, à ce qui est éprouvé, à ce que tes capteurs sensoriels te disent. On parle d'épreuve du temps : ce serait donc vrai à très long terme mais aussi à très court terme. Quel enseignement tires-tu du coup sur le rapport au temps et à l'environnement?
    Tchuss cher collègue! ☺

  • #2

    Gauthier (samedi, 05 janvier 2019 16:20)

    Merci Alain pour tes différents commentaires qui alimentent mes réflexions! Ce n'est pas toujours facile d'y répondre :) Sur le rapport au temps et à l'environnement je pense que c'est la maîtrise ou non de celui-ci qui rend le temps plus ou moins facile à endurer à court terme et qui donc influence sa perception. Je n'étais pas adapté à la chaleur, aux moustiques, à l'eau , tout cela demande une vigilance particulière pour ne pas se retrouver en mauvaise posture. Lorsque l'on maîtrise l'environnement (avec les risques qu'il comporte) on peut se permettre d'y être moins attentif, comme par exemple dans les trains. Quand on monte dans un train en France on se pose rarement la question "vais je arriver en vie" la sécurité est quelque chose qui est acquise, on prête ainsi peu d'attention aux mouvements du train en pensant qu'il peut dérailler à tous moments. Le temps serait ainsi plus facile à endurer pour moi dans un train que dans la brousse parce que j'ai un peu plus d'expérience de passager de train que de marcheur dans la brousse :). Mais pour une personne vivant dans la brousse et montant pour la première fois dans un train ce serait peut-être l'inverse!