La retraite - Taizé

Comme je l’indiquais dans la publication du 9 novembre intitulée « Lancement », cette première phase était dédiée à la mise en retrait, au changement de rythme. L’idée était de passer d’un rythme contraint (notamment par les horaires de travail) à un rythme plus flexible en essayant de sortir au maximum de mes habitudes/automatismes. Essayer de me déconstruire pour pouvoir ensuite m’imprégner des rythmes des lieux dans lesquels je vais vivre durant les prochains mois. J'avais pour cela choisi de passer 1 semaine dans la communauté (religieuse) de Taizé et 1 semaine avec les moines de l'Abbaye de Cîteaux (Côte-d'Or). Les quelques lignes qui suivent concernent la semaine à Taizé, la semaine à l'abbaye de Cîteaux fait l'objet d'un autre article afin de faciliter la lecture. 

 

 

 

 

J’ai ainsi été accueilli par les frères de Taizé qui forment une communauté œcuménique (qui a vocation à rassembler les différentes traditions de la chrétienté) d’une centaine de frères (en particulier catholique et protestants) de 35 nationalités différentes, qui vivent de leur travail.

 

De nombreux jeunes de 17 à 30 ans, du monde entier (par exemple de Corée, d’Allemagne, du Mexique ou encore des Etats-Unis), sont accueillis sur place le temps de quelques jours ou pour quelques mois (dans le cas des séjours prolongés ces personnes participent au fonctionnement des lieux). Incroyable de penser que le monde se retrouve dans un petit village de la campagne bourguignonne !

 

Les chemins qui mènent à Taizé sont variés, mais le besoin est le même, prendre un temps de pause, cheminer à la fois individuellement et collectivement. La journée est rythmée par 3 prières chantées (matin, midi et soir), des temps d’échanges (avec ou sans les frères), de travail manuel et de silence.

 

Comme un symbole, ma montre s’est arrêtée au cours de ma première nuit sur place (histoire vraie!). Le temps m’a paru "long" dans le bon sens du terme, c'est à dire que je n'ai pas eu l'impression qu'il me pesait ou que je m'ennuyais, mais plutôt que je pouvais vivre pleinement ce temps qui m'était donné avec un niveau de contraintes (heures des repas, des prières) et de libertés (temps entre les repas et prières) qui me convenait très bien. J'ai aussi eu l'occasion de m'entretenir avec plusieurs des frères de la communauté à propos du projet Kairos!

 

J'ai notamment pu expérimenter une période de silence total de 48h (qui était proposée et pour laquelle j’avais optée) dans une maison que nous partagions à 5 hommes (séparation hommes/femmes). Sensation étrange que d'avoir vécu et partagé des repas avec des personnes à qui je n'aurais jamais parlé.

 

L’effet « rupture », recherché dans le cadre de cette semaine de mise en retrait, s’est, je pense, déclenché. 


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Commentaires: 5
  • #1

    Pauline (mardi, 27 novembre 2018 21:28)

    Plutôt intéressant pour une entrée en matière. Le silence de 48h doit être assez étrange tout de même, mais pourquoi pas.

  • #2

    Marion Pelé (mercredi, 28 novembre 2018 07:55)

    Bonjour Gauthier !
    Le symbole de ta montre est vraiment très fort !
    Merci pour cette première expérience... en te lisant et en t'imaginant là bas alors que je suis dans un bus bondé du matin, j’ai l’impression de ressentir une petite pause du temps, merci pour ça !!

  • #3

    Hélène (mercredi, 28 novembre 2018 19:34)

    Ouiiii la magie de Taizé :)

  • #4

    Alain P (mercredi, 28 novembre 2018 23:57)

    Les prières et les temps d'échanges sont-ils obligatoires comme inscrits dans un rythme routinier qui marquent aux fond de "très riches heures" (humainement et fraternellement) au sens de celle du duc de Béret? Ce serait alors de le rythme de la communauté elle-même qui la fonderait en quelque sorte? Le temps long n'aurait alors pas réellement de prise sur elle, à l'instar d'une institution qui vit plus longtemps que ses "hôtes ". Tu vois cela comment?

  • #5

    Alain P (mercredi, 28 novembre 2018 23:58)

    Duc de Berry